Nichés à 2 300m d’altitude, dans un parc naturel inscrit dans le patrimoine de l’UNESCO, se trouve les Tre Cime, les trois sommets les plus emblématiques des Dolomites.
Pour notre toute première nuit au cœur des Dolomites, nous avons choisi de faire du bivouac et s’endormir face à ce lieu iconique. Pour y accéder, nous avons décidé de prendre l’un des derniers bus qui montait jusqu’au refuge Auronzo Localita Forcella Longeres, qui est donc le dernier arrêt. Nous souhaitions y aller en fin de journée de manière à rencontrer peu de gens sur notre chemin et pouvoir monter notre tente à l’abris des regards.
Nous avons garé notre voiture sur un tout petit parking gratuit, pas loin du Lago di Landro (coordonnées GPS : 46.619999 12.219205). C’est très exactement à cet endroit où se trouve un des arrêts du bus qui conduit jusqu’aux Tre Cime en 20 minutes.
Habillées en condition, chacune avec son sac à dos de bivouac, près de 12kg sur le dos, nous voilà prêtes à partir à l’aventure. Etant donné que l’après midi touchait à sa fin, vers 16h, plus personne n’allait entamer une randonnée à cette heure-là. Nous étions que six dans le bus, le chauffeur nous a rien fait payer et nous a donc offert notre trajet aller. Comme quasiment tout est payant et cher dans cette région, autant vous dire que nous avons été plus que ravies de ce geste !
C’est parti pour 20 minutes de bus sur des routes de montagnes vertigineuses ! Plus on prend de l’altitude, plus la température chute dans le transport.
A peine arrivée au refuge, nous avons directement entamé notre marche pour atteindre les Tre Cime. Seulement, en cours de route, après 25 minutes, nous avons croisé le chemin du refuge Lavaredo, et quand nous avons vu tout ce qu’il nous restait à grimper, on a trouvé le moyen de faire une pause. C’était très agréable parce que le refuge offrait une très belle vue sur la montagne Cadini di Misurina. Autant vous dire que sur le coup, c’était une super idée, mais quand il a fallu reprendre la route à gravir un sentier à fort dénivelés avec une pinte de bière dans le ventre, nous avons vite regretté !


Au bout d’une bonne heure, nous voilà face à la montagne en direct du refuge Dreizinnenhutte (appelé aussi refuge Locatelli). Comme le soleil n’était pas encore couché, et qu’il y avait encore quelques randonneurs, nous sommes allées nous détendre au refuge avec une boisson fraîche. De là, nous avons fait du repérage pour trouver un bon spot où dormir discrètement. Le bivouac pour rappel n’est pas autorisé dans les Dolomites. Le refuge l’autorise, si vous êtes respectueux des lieux, que vous attendez le soir pour monter la tente, que vous repartez le lendemain au lever du soleil, que vous êtes discret et pas trop visible. Mais le refuge n’a aucun poids face à la loi. Autrement dit, si les gendarmes vous voient, ils n’hésiteront pas à vous punir d’une forte amende, et les autorités italiennes ne rigolent pas avec ça. Nous avons pris un grand risque en réalisant du bivouac sur place. Je tiens d’ailleurs à ne pas en faire la « promotion« , je n’ai pas respecté l’interdiction. Je vous conseillerais forcément d’aller directement dormir au refuge. Seulement, ici je partage mon aventure, et je me dois d’être la plus transparente possible sur comment et de quelle manière j’ai vécu ce voyage.

Après avoir sillonné tous les lieux potentiels pour déposer notre tente, nous avons sélectionné ce petit coin plat, en contre-bas du refuge et bien face à la montagne. Pas très loin de nous, un couple de randonneurs avait lui aussi repéré le spot et planté sa tente. Et c’est alors à ce moment là, que nous avons vécu un moment interminable ! La météo se dégradait de plus en plus, le soleil continuait de se coucher, il y avait un fort vent glacial qui ne s’arrêtait pas de souffler et la pluie qui arrivait petit à petit. Une galère vous n’imaginez même pas, nous avons mis un temps fou à monter deux tentes (une pour protéger nos sacs et une pour dormir), tout s’envolait autour de nous, on avait froid, à bout de force et sans notice, on rigolait nerveusement. Derrière la photo de rêve de notre tente face aux Tre Cime se cache en réalité un vrai traquenard ^^ !




La vue de ces trois sommets à la forme atypique, était un pure plaisir. Chacune de ces montagnes porte un nom, de la gauche vers la droite, nous avons la Cima Piccola (2 857m), la Cima Grande (2 999m) et la Cima Ovest (2 973m). S’endormir et se lever face à elles étaient vraiment un bonheur. Ca faisait très longtemps que j’espérais un jour découvrir les Dolomites et être au pied de ce superbe lieu.
Nous avons fini de monter nos tentes aux alentours 19h et comme il faisait de plus en plus froid, nous avons rapidement fait notre toilette et fait chauffer notre repas pour pouvoir rapidement se mettre au lit. Ca a été une superbe nuit, bien qu’elle ait été agitée en raison de la météo. Le réveil s’est fait tranquillement à 6h30, par chance, il venait tout juste d’arrêté de pleuvoir. Tout le long de notre rangement de tentes, sac à dos et affaires personnelles, le ciel nous offrait un bel arc-en-ciel. Nous avons fini de tout ranger vers 7h50 et nous nous sommes rendus aussitôt jusqu’au refuge Dreizinnenhutte pour prendre un petit-déjeuner bien mérité.







Après notre petit-déjeuner, nous avons visité un peu les alentours avant de randonner jusqu’à notre prochain spot, et c’est là que nous sommes tombées nez-à-nez avec les grottes Sasso di Sesto qui offrent en arrière plan une belle vue sur les trois sommets. Nous avons fait une bonne pause d’une heure pour admirer la vue, il faisait beau, les nuages commençaient à partir pour laisser un ciel dégagé. Quelques photos et vidéos pour des souvenirs, et nous voilà reparti à l’aventure, direction Cadini di Misurina pour notre première randonnée de la journée !



Comment s’y rendre – mon expérience
Il existe plusieurs façons de se rendre aux Tre Cime, nous avons sélectionné la plus simple par la route et bus pour plusieurs raisons. Le but de notre arrivée au sommet était simplement et uniquement de bivouaquer face à la vue. Nous ne souhaitions donc pas nous fatiguer à réaliser une ascension difficile pendant plus de 2h avec 12kg sur le dos pour simplement dormir. Aussi, nous savons à quel point ce lieu est absolument emblématique, et par conséquent, atrocement touristique. Des touristes, randonneurs ou non arrivent par millier, des bus remplis à ras bord, des colonies de vacances, des bus scolaires, il y a du monde de partout jusqu’à marcher les uns sur les autres. Il n’était pas question de vivre ça. Nous savons qu’en arrivant fin de journée, il n’y aurait plus eu personne, que le lendemain matin à 6h, nous aurions eu le lieu rien qu’à nous. Et ça a été le cas. Dès notre arrivée la veille jusqu’au réveil le lendemain, nous étions seules au monde – en réalité, il y avait seulement 10/15 personnes mais dispersées dans un lieu super vaste, ça donne l’impression d’être seul – .
C’est sur le chemin du retour, après notre petit déjeuner qu’au moment de marcher jusqu’à notre point d’arrivée où nous avait déposé le bus la veille que nous avons croisé la route de centaine et centaine de touristes. Vraiment, il y en avait de partout, et il n’était que 10h ! Alors je vous laisse imaginer comment c’était après.
Autrement, à part le bus, vous pouvez y aller à pied et faire toute la boucle qui dure environ 5h, qui vous fait passer par de superbes endroits et des vues imprenables sur plusieurs coins de ce parc naturel. Je vous laisse dans ce cas prendre connaissance des articles rédigés par des voyageurs qui vous parlerons de cette randonnée mieux que moi :).
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Maud Grsl